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Avant même que ne débutent les « consultations » du président en vue de nommer un premier ministre, le New York Times prophétisait déjà, le 8 juillet dernier, que l’issue du scrutin législatif plongerait la France dans un « imbroglio qui pourrait durer des mois ». Face à une Assemblée fragmentée en trois blocs, dont aucun ne s’impose, le quotidien américain de référence doutait que les « Napoléon en herbe » français réussissent à « se plier aux affres d’une négociation laborieuse » entre des partis aux points de vue « très divergents ».
Près de deux mois – et aucune nomination – plus tard, cette prédiction se confirme aux yeux de la presse occidentale qui pointe la responsabilité du président français. En refusant d’accepter la défaite de son camp, et en poursuivant sa présidence jupitérienne alors que le résultat des législatives imposerait de changer de politique, Emmanuel Macron a rendu la France « ingouvernable », estime-t-elle en cette rentrée.
« De part et d’autre, l’entêtement idéologique l’emporte », constatait le Frankfurter Allgemeine Zeitung fin août, déplorant l’absence d’une « culture du compromis » de ce côté-ci du Rhin. Et pour le quotidien conservateur allemand, cette « paralysie politique » est d’abord à attribuer au président, qui « mène les consultations de manière autoritaire » et « refuse » au Nouveau Front populaire (NFP), pourtant arrivé en tête aux législatives, « un rôle de leadership dans les négociations ».
En Belgique, où la recherche d’une coalition est « une habitude bien implantée », La Libre s’étonne d’ailleurs dans un éditorial : « Que ce soit sur les plateaux télé ou dans les colonnes des journaux, les “responsables” politiques et les observateurs ne parlent que de lui [Emmanuel Macron]. Mais s’arrêter à cela, ce serait oublier que, justement, les électeurs français, en votant comme ils l’ont fait en juin, ont déplacé le centre de gravité, qui est passé de l’Elysée aux sièges des partis. »
La logique parlementariste voudrait ainsi qu’Emmanuel Macron lâche prise et laisse au premier ministre le soin de créer, et de mener, sa coalition. Mais en s’obstinant à « micromanager la formation du nouveau gouvernement », le chef de l’Etat « donne l’impression qu’il n’a pas digéré les conséquences de son pari électoral », relève le Financial Times depuis le Royaume-Uni. « Macron se comporte comme s’il n’y avait pas eu d’élection », abonde le quotidien espagnol El Pais, qui craint que cette « situation inédite d’intérim » en France ne laisse l’Union européenne sans leader, à l’heure où l’extrême droite allemande réalise une percée historique dans certaines régions.
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